Vitrine

Publié le par Sassia

 

Un duo très tiède

 

 

 

 

 

L’interview croisée des présidents Sarkozy et Obama, sur TF1 et France 2 hier soir, s’est limitée à un concours d’amabilités diplomatiques sans grandes perspectives.Si l’interview croisée de Barack Obama et de Nicolas Sarkozy n’avait pas été une première télévisuelle, son contenu n’aurait mérité à peu près aucun commentaire. Il n’est guère allé au-delà, en effet, des traditionnelles amabilités diplomatiques de circonstance qui ponctuent toujours les fins de sommets internationaux.

Que des scoops !

Durant la vingtaine de minutes orchestrées par Laurence Ferrari – l’anglais scolaire de David Pujadas ayant limité le rôle du présentateur de France 2 à celui d’un figurant – le téléspectateur a appris des deux présidents qu’ils doivent composer avec «des flux mondialisés, qu’ils «travaillent en équipe avec les mêmes objectifs», qu’ils ont «tout fait pour arrêter la crise» mais que «ça ne veut pas dire que les ennuis sont derrière nous». Rien que des scoops, donc.

Sur la nature des relations franco-américaines, l’homme moderne assis devant son téléviseur – diffusant le même programme sur France 2 et TF1 – aura eu d’autres révélations aussi fulgurantes que «nous avons l’Atlantique en commun» et que de part et d’autres de l’océan, «il est dans notre intérêt que [...] l’on retrouve la croissance». Savait-il aussi que l’Europe était «le premier partenaire commercial des États-Unis»? Si oui, le chef de l’État avait tout de même une nouveauté à dévoiler sur le sujet : «Barack voit bien maintenant comme ça fonctionne l’Europe». Ouf, nous voilà rassurés !

Nicolas Sarkozy a même vu un signe supplémentaire d’encouragement : «Ça fait bien longtemps qu’on n’avait pas eu une Amérique aussi attentive». Et tant pis si Barack Obama s’est, depuis le début de son mandat, notoirement désintéressé de l’Europe, plus qu’aucun de ses prédécesseurs à la Maison Blanche, et qu’hier, il n’a manifestement pas eu la même définition de la taxe sur les transactions financières que son voisin de plateau.

L’essentiel, on le savait, ce n’était pas la parole, mais l’image. Manque de chance, elle n’a pas été un triomphe avec un éclairage blafard et un président Sarkozy manifestement épuisé, tassé dans son fauteuil, même si, pour une fois, il semblait à la même hauteur que son hôte dont la mine ne valait guère mieux que la sienne. La bataille de la communication, c’est parfois pire que la Libye.

 

 

 

Olivier Picard - DNA - 5/11/2011

Publié dans Think Global

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