Cinéma en liberté

Publié le par Sassia

DÉBAT PORTANT SUR LE 7E ART ET LA RÉVOLUTION

“Les années 1970 étaient la meilleure période pour le cinéma algérien”

Par : Tarek Bey - Liberté 12/08/2012

Dans le cadre des soirées d’Algérie News, l’espace Plasti a consacré la soirée de vendredi, à un début sur le cinéma et la révolution. Le réalisateur Salim Aggar a présenté à cette occasion, un panorama des meilleures images du cinéma algérien. De La Bataille d’Alger à Benboulaid en passant par Chronique des années de braise et Décembre ou de Omar Gatlato à Patrouille à l’Est, le panorama montre les temps fort du 7e art algérien, entrecoupé par des déclarations de grand noms du cinéma algérien : Mohamed Lakhdar Hamina ou encore de Youcef Chahine, qui avait fait louanges d’Ahmed Rachedi et de Sid Ali Kouiret. Vingt six minutes d’images ; une rétrospective des films qui ont marqué le cinéma algérien durant plus de 50 ans. À ce propos, Salim Aggar qui avait animé ensuite le débat a expliqué que l’importance de ce panorama était de montrer au monde entier que le cinéma algérien avait une histoire et un parcours : “Malheureusement certains pays comme l’Iran, la Chine ou les États-Unis ne connaissent pas le cinéma algérien, certains ne savaient pas que La Bataille d’Alger était un film algérien et que l’Algérie avait remporté la Palme d’Or”. Pour le réalisateur, Ali Fateh Ayadi, spécialiste des documentaires sur la révolution, ce panorama est à la fois émouvant et triste. “Émouvant, car on revoit plusieurs artistes algériens aujourd’hui disparus, triste car on découvre qu’on a énormément régressé”. Durant le débat qui a suivi cette projection, il était justement question de la régression du cinéma algérien actuel par rapport au cinéma des années 1970. Salim Aggar explique cette régression par le manque d’une politique globale pour le cinéma algérien. L’argent tout seul ne suffit pas d’améliorer la qualité des productions. Le jeune réalisateur ajoute qu’il n’y a aujourd’hui aucun réalisateur algérien capable d’égaler ou de faire mieux que le film La Bataille d’Alger. Pour réaliser des films sur la révolution qui laisseront un impact important pour l’avenir, nous sommes obligés de nous associer à des techniciens étrangers, que ce soit dans l’image, le son ou parfois même la mise en scène. Enfin, les questions sur les archives de la guerre d’Algérie et des négatifs des films algériens ont été évoquées lors du débat. Pour Ali Ayadi, on ignore sur quelle base ont été signés dans les années 1970, les contrats avec les laboratoires italiens de la Micro Stempa et GTC de Paris, mais pour Salim AGGAR, il est important que les négatifs soient sauvegardés dans un lieu sûr, avant de les rapatriés.

Salim AGGAR : Né le 21 juin 1968 à Alger (Algérie).
Diplômé en lettres françaises, il est journaliste de profession avec plus de quinze ans de sa carrière dans la presse algérienne. Salim Aggar a rédigé plusieurs articles et thèses sur le cinéma algérien. Il a entamé une carrière cinéaste et signe son premier court-métrage en 1989, à l'âge de 21 ans, intitulé Dieu a fait la montagne et l'homme a fait la ville. Salim Aggar réalisera plusieurs autres courts métrages en super 8 dont un documentaire sur les enfants et la guerre intitulé Soldat à 13 ans. Dans un autre registre, il travailla comme assistant sur le court métrage Cousines de Lyès Salem et dans plusieurs documentaires ainsi que dans la publicité. A partir de l'an 2000, il deviendra l'un des meilleurs critiques de l'audiovisuel algérien et international. Choisi comme membre de jury des Fennecs 2005, il est également président de l'association A nous les écrans qui s'active pour la promotion du court métrage et de toutes les productions originales.
Dans le cadre des documentaires sur la guerre d'Algérie, il a réalisé pour le compte de l'ENTV Paroles d'un prisonnier français de l'ALN (2010), portrait de René Rouby, prisonnier du groupe d'Amirouche. En 2011, il prépare un documentaire sur la guerre d'Algérie au Cinéma ainsi qu'un livre sur le 7ème art algérien intitulé La dernière caméra.

A nous les écrans : http://www.anouslesecrans.com/index1.php?val=0

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MERZAK ALLOUACHE, RÉALISATEUR, À L'EXPRESSION

«Je ressens en Algérie une violence incroyable»

http://www.lexpressiondz.com/culture/155430-je-ressens-en-algerie-une-violence-incroyable.html

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